DPE : une loi en plus, 850 000 passoires thermiques en moins ?
Article rédigé par Isabelle LANTHONY, le 29 juillet 2025.

Le gouvernement n’en finit plus de modifier le Diagnostic de Performance Énergétique. Une nouvelle évolution de son mode de calcul pourrait permettre à de nombreux logements d’améliorer leur note en 2026. 850 000 d’entre eux devraient ne plus être considérés comme des passoires thermiques.
Sommaire : |
Ce qu’il faut retenir :
|
LE DPE : UN OUTIL CONTROVERSÉ
Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) vise à évaluer la consommation d’énergie d’un logement et son impact en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Il classe les biens de A (très économe) à G (très énergivore), en tenant compte de la surface, de l’isolation, du système de chauffage ou encore de la ventilation.
Initialement créé pour mieux informer les futurs locataires et acheteurs, le DPE a gagné en importance en août 2021 : c’est à cette date que la loi Climat et Résilience a instauré l’interdiction progressive de mise en location des logements les moins bien classés.
Malgré cet objectif louable, le DPE fait régulièrement l’objet de critiques. De nombreux propriétaires et professionnels de l’immobilier dénoncent sa variabilité selon les diagnostiqueurs, ainsi que sa tendance à pénaliser injustement certains biens. Ces points de friction ont conduit le gouvernement à revoir une nouvelle fois son mode de calcul.
LE NOUVEAU MODE DE CALCUL DU DPE
Le Diagnostic de Performance Énergétique calcule la consommation d’énergie primaire d’un logement, c’est-à-dire l’énergie nécessaire pour produire l’électricité ou le gaz réellement utilisé. Pour l’électricité, le DPE applique un coefficient de conversion de 2,3 (il faut 2,3 kWh d’électricité primaire pour 1 kWh d’électricité consommée), contre 1 pour le gaz.
Pour atténuer cette différence qui pénalise fortement les logements chauffés à l’électrique, le gouvernement prévoit, à partir du 1er janvier 2026, d’abaisser le coefficient de conversion de l’électricité de 2,3 à 1,9, en s’alignant sur la valeur par défaut recommandée par l’Union européenne.
Ce futur mode de calcul bénéficiera surtout aux petits logements (moins de 40 m²) chauffés à l’électricité, qui étaient jusqu’ici largement surreprésentés parmi les passoires thermiques.
Selon les estimations du gouvernement, près de 850 000 logements actuellement classés F ou G pourraient ainsi passer en E ou mieux, sans réaliser de travaux. Un gain potentiellement décisif pour leurs propriétaires, qui pourraient ainsi se débarrasser de l’encombrante appellation de « passoire thermique », et donc échapper aux interdictions de mise en location actuelles et futures.
FAQ sur le nouveau DPE en 2026 :
Q : Comment savoir si mon logement va changer de classe énergétique en 2026 ? R : Vous pouvez utiliser le simulateur DPE de Casam afin de connaître dès maintenant la future note énergétique de votre bien. Un simulateur sera également disponible avant la fin 2025 sur le site de l’Agence de la transition écologique (ADEME).
Q : La note de mon DPE va-t-elle se dégrader ? R : Non, aucun logement ne verra sa note diminuer. Elle ne pourra que s’améliorer ou rester identique.
Q : Si ma note change, devrai-je refaire mon DPE ? R : Non, le logiciel national sera automatiquement mis à jour avec votre nouvelle note. Vous pourrez télécharger gratuitement votre nouvelle étiquette à partir du 1er janvier 2026. |
CHRONOLOGIE DU DIAGNOSTIC DE PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE
Les précédentes évolutions du DPE
Ce nouveau mode de calcul n’est pas la première évolution réglementaire concernant le Diagnostic de Performance Énergétique depuis sa création en 2006 :
- Avril 2013 : nouveau mode de calcul du DPE ;
- Juillet 2021 : mise en place d’un nouveau DPE avec un changement de mise en page et un nouveau mode de calcul. Par ailleurs, le DPE, qui n’avait jusque-là qu’une valeur indicative, devient opposable : l’acquéreur ou le locataire peut se retourner contre le vendeur ou le bailleur en cas de litige sur les performances réelles du logement ;
- Août 2022 : interdiction de l’augmentation du loyer lors de la relocation ou du renouvellement du bail d’un logement F ou G ;
- Juillet 2024 : nouveau mode de calcul du DPE, afin de moins pénaliser les logements de moins de 40 m².
Le calendrier d’interdiction de mise en location
Comme évoqué plus haut, le gouvernement a décidé en août 2021 d’interdire progressivement la mise en location des logements les plus énergivores, selon leur note :
- Les logements G+ (ceux dont la consommation énergétique finale annuelle est supérieure à 450 kWh/m²) sont interdits à la location depuis le 1er janvier 2023 ;
- Les logements G sont interdits à la location depuis le 1er janvier 2025 ;
- Les logements F ne pourront plus être loués à partir du 1er janvier 2028 ;
- Les logements E ne pourront plus être loués à partir du 1er janvier 2034.
———
Vous souhaitez obtenir d’autres conseils et informations sur le secteur immobilier ? Rendez-vous sur notre blog et abonnez-vous à notre page Facebook, à notre compte LinkedIn et à notre newsletter !